J'ai eu l'opportunité d'essayer le prototype que Mercedes a dévoilé en début d'année au CES de Las Vegas, et qui vient de réaliser un road trip de 1 008 km entre Stuttgart et Cassis. La firme à l'étoile avait choisi le sud de la France pour convier une poignée de journalistes internationaux à son centre de design avancé de Sophia-Antipolis.
C'était l'occasion de voir ce laboratoire roulant et d'échanger avec les ingénieurs qui l'ont conçu.
D'abord, respect. Mercedes n'a mis que 18 mois pour réaliser un véhicule très proche d'un modèle de série, d'une finition soignée et qui constitue une sacrée vitrine technologique à bien des égards. C'était un développement commun entre les équipes en charge de l'aérodynamisme, de l'électro-mobilité, de la compétition (Formule 1 et Formule E) et du logiciel... Sans oublier les matériaux, car en plus l'EQXX innove avec des matériaux recyclés et pour certains issus de la nature.
Bref, c'est une voiture durable à tous points de vue.
Pour réussi le pari de faire 1 000 km en voiture électrique, la solution de facilité aurait été de prendre une grosse batterie. Mais, la firme à l'étoile a choisi une autre méthode. L'idée a été plutôt d'offrir la même capacité que sur une EQS (100 kWh), mais avec une batterie dont la taille a été réduite de 50 % et le poids de 30 %. En lien avec les experts de F1 et de FE, les ingénieurs ont développé une batterie plus compacte, dont le poids est inférieur à 500 kg, onduleur compris. Elle pourrait loger dans une voiture compacte.
Mercedes s'est aussi attaqué aux pertes liées à la chaîne de traction. Et le rendement (de la batterie aux roues) a été élevé à 95 %, ce qui est considérable. Et pour que tout fonctionne d'équerre, un grand soin a été apporté à la gestion thermique. La marque souffle le froid et le chaud, en fonction des plages idéales de fonctionnement.
Je ne vais pas tout raconter ici, car je réserve la primeur des infos aux lecteurs d'Auto Moto début mai. Mais, je vais quand même dire que l'intelligence artificielle joue un rôle majeur. A partir des différents capteurs, qui mesurent aussi la force du vent et le rayonnement solaire, et de la cartographie du GPS, un assistant intelligent recommande au bon moment de lever le pied. Le conducteur peut d'un coup d'oeil voir toutes les stats et optimiser la consommation.
Le tout s'affiche sur un gigantesque écran qui fait toute la largeur de la planche de bord. Il projette en 3D et avec une résolution étonnante l'itinéraire, avec une animation de la voiture en fonction de ses mouvements et de la présence du vente et du soleil.