vendredi 16 avril 2010

eCarTec Paris passe au crible le modèle économique de la voiture électrique

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Paris accueille depuis hier et jusqu'à ce soir le congrès eCarTec Paris. C'est le pendant en France du congrès du même nom qui est organisé depuis l'an dernier à Munich et qui réunit la fine fleur de la filière électrique (constructeurs, fournisseurs, spécialistes de la recharge). Ce congrès, dont Autodeclics est partenaire et que j'ai l'honneur d'animer, permet de discuter de façon réaliste des challenges à relever pour assurer le lancement de la voiture électrique. Outre la nécessaire infrastructure de recharge, avec les prises pour la recharge rapide, le modèle économique a été beaucoup discuté. On semble d'acheminer vers un mix entre la vente et la location.


Voir la vidéo de l'émission "Biocar" sur Motors TV :



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Renault a par exemple donné quelques précisions sur son modèle. La marque au losange, qui par hasard du calendrier a aussi levé le voile sur les versions définitives de Fluence ZE et de Kangoo ZE, a prévu de mettre le concessionnaire au centre du dispositif. C'est auprès de lui que le client va s'engager. A priori, le constructeur va vendre la voiture et louer la batterie pour un forfait mensuel. Le montant arrêté est de 80 € pour la batterie et 20 € pour l'électricité. Soit, 100 € par mois. En apparence, c'est plus économique que le budget carburant du français moyen. Pour sa part, PSA Peugeot Citroën, qui intervenait aussi au congrès, a retenu la leçon des voitures vendues pendant les années 90 et ne séparera pas la batterie du véhicule. Les clients disaient à l'époque : "on ne vend pas de voitures sans moteurs". PSA réfléchit à de nouveaux modes de diffusion et opterait a priori pour un package "tout compris" qui sera sans doute plus sous forme de leasing. 

Voir le diaporama de Fluence ZE :




Voir le diaporama de Kangoo ZE :



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En matière de modèle économique, celui des prises de recharge ne manque pas d'intérêt non plus. Pour information, un chargeur sécurisé à domicile coûte environ 500 €. Il faut ensuite compter 1500 € pour un chargeur plus élaboré pour l'usage d'un parc automobile de flotte captive et 5000 € pour une borne de recharge sur une borne publique.

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Ca se complique ensuite pour les bornes de recharge rapide. Elles sont nettement plus chères et coûtent entre 30 000 et 60 000 €. En ce qui concerne le mode de paiement, on semble se diriger au sein de la commission Legrand (du nom de Jean-Louis Legrand, celui qui coordonne le plan pour les véhicules électriques et hybrides) vers un paiement par téléphone mobile ou par RFID. Comme on le voit, les choses avancent, mais il y a encore beaucoup d'inconnues (standards, financements) et rien ne sera vraiment prêt lors du lancement des premiers véhicules en fin d'année. Ce qui remet en cause sensiblement les effets d'annonces de certains constructeurs.