Hier, j'ai assisté à une conférence organisée par Volvo à la Chambre Economique Suédoise, à Paris. C'était l'occasion de faire un point sur les performances économiques de la marque et de dresser quelques perspectives par rapport aux modèles et technologies en préparation. Ce que je retiens, c'est que Volvo a dépassé le cap des 500 000 véhicules vendus en 2015 (merci les chinois de Geely) et que le XC90 fait un carton (88 000 commandes et 40 000 véhicules livrés à ce jour). Mais surtout, le constructeur avance à pas de géants sur l'automatisation de la conduite.
Ainsi, après le XC90 qui a étrenné l'assistant dans les bouchons, la S90 et la V90 (qui sera dévoilée au salon de Genève) vont franchir un cran de plus avec l'assistance sur autoroute pour maintenir le véhicule dans sa file jusqu'à 130 km/h. On pourrait théoriquement lâcher les mains du volant, mais la législation ne le permet pas pour le moment. La direction remet le véhicule en ligne s'il part sur le côté.
Et ce n'est qu'un début, car Volvo a d'autres projets dans les cartons. A partir de 2017, et avec 100 véhicules, il va tester une automatisation plus poussée ainsi que le parking 100 % automatique et sans personne à bord, dans le cadre du projet Drive Me. Ce sera à ce moment-là le projet le plus grand du genre.
Pour le constructeur d'origine suédoise, l'automatisation de la conduite va permettre de regagner du temps pour les loisirs. Une vision qui transparaît au sein de l'habitacle du concept 26 (ce chiffre faisant référence au temps de trajet moyen pour se rendre au travail).
En parallèle, Volvo fait un lobbying assez efficace aux Etats-Unis. La marque organise chaque année une conférence sur le thème de la conduite autonome, à Washington. En octobre dernier, le big boss a ainsi appelé à une harmonisation des législations aux US (où chaque Etat fait un peu ce qu'il veut). Et il a eu gain de cause, l'administration Obama s'étant engagée depuis à publier des "guidelines". Le patron de Volvo a par ailleurs indiqué qu'il assumait tout dysfonctionnement en mode autonome. Mercedes pense aussi que c'est au constructeur de porter la responsabilité.
L'autre thème fort est celui de l'électrification. Volvo, qui a lancé en plus de la V60 une version plug in (Twin Engine) de la XC90 et de la S60L, va décliner à terme l'hybride rechargeable sur chacun de ses nouveaux modèles. Une possibilité offerte par les nouvelles plateformes SPA (Scalable Product Architecture) et CMA (Compact Modular Architecture). La marque espère ainsi réaliser 10 % de ses ventes avec des modèles électrifiés en 2020. Un nouveau véhicule électrique doit par ailleurs arriver en 2019. Il sera dérivé d'un modèle existant et proposera 500 km d'autonomie.
Précisons par ailleurs que seuls des moteurs Volvo sont dorénavant montés sur les modèles de la marque, aussi bien en diesel qu'en essence (4 cylindres DRIVe et à terme 3 cylindres).