C'est un véritable paradoxe. Alors que le Dieselgate n'en finit plus, que le patron d'Audi est toujours en prison, et qu'Opel semble inquiété, il s'est produit un drôle de phénomène outre-Rhin. Grâce aux lancements de plusieurs modèles satisfaisant à la norme Euro 6, plusieurs constructeurs (BMW, Daimler, Volkswagen) ont observé une reprise de leurs ventes de Diesel en Allemagne au deuxième trimestre. Ainsi, la part chez VW s’est établie à 38 % au deuxième trimestre, alors que la part de marché du diesel sur le marché allemand total n’a atteint que 32 % sur la période (contre près de 50 % au début de l’année 2017).
Ce rebond reflète aussi le succès des SUV, qui se marient bien avec le Diesel. Toutefois, Volkswagen s’attend à ce que cette reprise se poursuive même sans les aides à l’achat (des primes à la conversion mises en place – sur la base du volontariat – par les constructeurs).
Ce sursaut vient contredire un peu un rapport d'AlixPartners qui se montre très négatif. Celui-ci pronostique que les ventes de Diesel ne devraient pas dépasser les 5 % du total à l’horizon 2030, sa part étant supposée tomber à 25 % en 2020. Sa part est actuellement de 38 % en Europe et de 40 % en France.
"Nous sommes depuis plusieurs mois à un palier d’environ 40 % des ventes de diesel en France. Nous ne voyons pas une nouvelle forte baisse à court terme", nuance François Roudier, directeur de la communication du CCFA. "Pour les gros rouleurs, en particulier les professionnels, l’offre alternative n’est pas encore compétitive, poursuit-il. Les constructeurs français voient d’ailleurs certains de leurs clients repasser au diesel après avoir expérimenté le coût élevé d’un SUV ou d’une berline roulant à l’essence. Pour François Roudier, "la chute en France se produira quand les constructeurs nationaux proposeront une gamme hybride rechargeable".