Si aujourd'hui on voulait charger aussi vite, la seule solution serait d’augmenter la puissance à l’entrée. Mais il faudrait 4,5MW, soit la puissance de 4500 machines à laver, pour effectuer une recharge aussi rapide. Et on court clairement le risque de faire tomber le réseau.
Les chercheurs suisses ont donc pensé à un système de stockage tampon. L'avantage de la solution est de découpler ainsi les stations du réseau, tout en garantissant un niveau de recharge élevé pour les
véhicules.
Concrètement, l’élément de stockage intermédiaire est une batterie lithium-fer, dont la taille serait équivalente à celle d’un container maritime. La batterie s’alimente en continu à petite puissance, en utilisant le réseau basse tension (celui qui arrive dans les foyers) ou moyenne tension (distribution régionale). Au moment de faire le plein, la batterie tampon restitue l’électricité accumulée dans la batterie du véhicule, sans même solliciter le réseau électrique.
Pour prouver que le système fonctionne, les chercheurs du Centre de l’énergie et du Laboratoire d’électronique industrielle de l’EPFL, ainsi que leurs partenaires de l’EMPA, l’ETHZ et la HES bernoise ont construit un démonstrateur. Il prend la forme d’une remorque contenant la batterie de stockage intermédiaire.
L’intérêt de ce concept est avant tout de permettre de dimensionner les stations de recharge
de demain. Une station qui assurerait la recharge rapide de 200 véhicules par jour
aurait besoin d’une capacité de stockage intermédiaire de 2,2MWh. Soit le même ordre de
grandeur que l’énergie consommée par un foyer… en un an.