Toujours dans le domaine de l'électrique, voici le moteur 100 % Renault, et qui va venir se greffer sur la Zoé et le Kangoo ZE (et peut-être même un jour chez Nissan, qui sait ?). La marque au losange, qui a un réel talent de motoriste et qui maintient une veille sur l'électrique depuis de longues années, a décidé de produire en interne ses moteurs pour la gamme ZE. Par rapport au moteur de Continental Automotive, il est plus compact (10 % en moins au niveau de l'encombrement). Renault a conçu en France ce moteur qui est produit à Cléon. Refroidi par air, ce moteur synchrone à rotor bobiné (65 kW et 220 Nm avec chargeur Caméléon intégré) a été optimisé au niveau du rendement et de la charge (3, 11 et même 22 kW). Le constructeur affirme qu'il améliore de 10 % l'autonomie du véhicule.
L'avenir de la gamme ZE passe par l'hybride rechargeable. Le séminaire de Renault a donc été l'occasion de revoir Eolab à 1 L/100 km et 22 g de CO2 par km. Mais, j'ai déjà longuement parlé de ce démonstrateur sur mon blog.
Venons en donc à ce qui a intrigué le plus les journalistes, l'hybride diesel pour les utilitaires. Renault a présenté le fameux projet HYDIVU (Hybride Diesel pour Véhicule Utilitaire). Sur la base d’un Master, et avec l'aide de Continental, Valeo, LMS et l'IFPEN, ce prototype associe le Dci Twin Turbo de 165 ch (sur lequel les rapports de boîte ont été allongés) avec une machine électrique de 10 kW et une batterie lithium-ion de 48 v. La technologie permet de réduire de 10 % la consommation. La solution cible les grands rouleurs, qui représentent 30 % des clients de Master (80 000 km par an). Pour ce projet, Renault a souhaité maintenir l'agrément de conduite. Le moteur électrique vient épauler le turbo diesel dans les montées. Le redémarrage du moteur thermique au feu vert est facilité par la présence de super capacités.
Et l'avenir du diesel ? Le patron de la recherche de Renault, Rémi Bastien, m'a dit que cette motorisation resterait pour longtemps la référence pour ceux qui roulent beaucoup. Il faut simplement attendre 10 ans, le temps que la norme Euro 6 puisse se diffuser dans le parc. En attendant, la marque a mené des recherches sur un petit moteur diesel 2 temps dans le cadre du projet POWERFUL (POWERtrain for FUture Light-duty vehicles), avec l’Université technique de Prague, l’Université polytechnique de Valence, Le Moteur Moderne (AVL) et l'IFP Energies Nouvelles. Destiné aux citadines, ce bi-cylindres de 730 cm3 doté d’injecteurs-pompes et d’un système à rampe commune de dernière génération (avec une pression d’injection de 2 000 bars) permet en théorie de réduire la consommation de 15 %. Renault n'a pas l'air très convaincu, mais son partenaire AVL veut poursuivre le développement.
On va terminer par une alternative au diesel qui aurait de quoi ravir la mairie de Paris : figurez-vous que Renault développe une motorisation turbo essence-GPL ! Hé oui, la marque au losange a décidé de décliner son trois cylindres essence de dernière génération en une version bicarburation GPL intégrant les technologies modernes (turbo, Stop & Start, récupération d’énergie au freinage, eco-mode) et respectant la norme Euro 6b***. Le gain obtenu en matière de consommation de carburant par rapport à une motorisation GPL de la génération précédente est d’environ 20 %. C'est une motorisation qui s'adresse plus à l'Italie que la France, mais sait-on jamais...
Demain, je reviendrai sur cette journée, en vous décrivant comment Renault dope sa recherche, avec un étonnant laboratoire coopératif d'innovation et ce qu'il appelle le Creative Lab.
*Faute d'avoir été autorisé à prendre des photos, j'ai trouvé ce visuel sur le blog Vie Twizy.
**Ville de Paris, AIRPARIF, La Petite Reine, Ecole d’Ingénieurs en Génie des Systèmes Industriels (EIGSI) de La Rochelle
***Elle s'applique en septembre 2015.