lundi 3 décembre 2018

Des menaces sur le lithium selon une étude

Alors que tout est fait pour pousser la voiture électrique, l’ADEME vient de publier une étude prospective réalisée avec IFP Energies nouvelles (IFPEN), sur l’offre et de la demande de lithium. Elle a été établie à partir de différents scénarios d’électrification du parc automobile mondial à l’horizon 2050. A long terme, le risque de manque de disponibilité du lithium d’un point de vue géologique est limité, mais d’autres formes de vulnérabilités sont à craindre par rapport à l'approvisionnement (économiques, industrielles, géopolitiques ou environnementales) 


L’étude rappelle que le marché du lithium ne cesse de croître. Ainsi, en 2015, il enregistrait une croissance de 5 % par an, et l'offre va devoir augmenter fortement pour satisfaire la demande future. Même avec une forte pénétration du véhicule électrique au niveau mondial (jusqu’à 75 % du stock de véhicules en 2050), cela n’entraînerait pas un risque d’approvisionnement d’un point de vue géologique, les réserves étant suffisantes à long terme.

En revanche, cela pourrait engendrer une diminution marquée de la marge de sécurité d’approvisionnement en lithium (rapport entre la consommation cumulée et les réserves actuelles) et une possible volatilité importante des prix du lithium à l’horizon 2050.

Il faut savoir que la production est actuellement concentrée entre l’Australie (40 %), l’Argentine et le Chili (50 % à eux deux). Ces deux derniers pays appartiennent au triangle du lithium (Argentine, Bolivie et Chili), qui représente environ 55 % des ressources mondiales. Les stratégies de ces 3 pays auront un poids déterminant dans la capacité à moyen et long terme d’approvisionner en lithium les acteurs industriels, notamment européens.

Enfin, des vulnérabilités pourraient émerger d’une concurrence accrue entre acheteurs de lithium. La Chine, qui a mis en place une politique de sécurisation des approvisionnements, va disposer d’avantages compétitifs et pourra favoriser son marché intérieur au détriment des pays importateurs. La Chine, qui avance à marche forcée sur l'électrique, pourrait donc peser sur le marché.