jeudi 19 mai 2016

Goodyear Dunlop repousse les limites des pneus

J'ai eu l'opportunité de me rendre cette semaine sur le circuit d'essai de Mireval, près de Montpellier, qui est le site de test et développement de Goodyear. Le manufacturier américain présentait deux nouveaux pneus : le Sport Maxx2 RT2 sous la marque Dunlop et l'Eagle F1 Assymetric 3 sous la marque Goodyear. Deux pneus du segment UHP (Ultra Hautes Performances) qui, chacun dans leur domaine, repoussent les limites en matière d'adhérence et de freinage, grâce aux progrès de la technologie.



Commençons par le Maxx2, que nous avons pu tester sur piste sèche, au volant de Mercedes CLA AMG 45 (360 ch). C'est un pneu pour conducteur exigeant, qui souhaite plus de précision dans les trajectoires en virage et un freinage plus court (surtout à haute vitesse).


En enchaînant les tours, et à bonne allure, on se rend compte que le pneu conserve une bonne adhérence. Il permet aussi de pardonner les erreurs si on se montre un peu trop optimiste dans certaines courbes. Dunlop a travaillé sur plusieurs paramètres, dont une nouvelle gomme, mais surtout une nappe interne ultra résistante (grâce à des fils d'acier renforcés) pour améliorer le toucher de route et remonter des infos pour le conducteur.


On a appris que le manufacturier travaillait en liaison avec les fabricants de systèmes ABS, pour que les qualités du pneu soient bien interprétées par l'électronique de bord en cas de freinage.


Autre précision : non seulement le nouveau pneu de Dunlop est plus performant, mais il voit sa longévité augmentée de 35 %.


Mais, le pneu qui m'a le plus impressionné est l'Eagle F1 chez Goodyear. Il nous a été proposé de le tester sur une piste mouillée, à bord d'une Golf R de 300 ch.


Après un premier tour en mode pied très léger, pour reconnaître le tracé, et voir comment le véhicule se comporte, je suis passé très vite à un régime supérieur.


A ma grande surprise, il était possible de rouler à 100 km/h et au-delà sans décrocher. Certes, la Golf R a 4 roues motrices. Mais, quand même, il faut bien admettre que le comportement est bluffant. Et le pape des pneus, Jean-Pierre Gosselin, qui est celui ayant usé le plus de gommes chez les journalistes, arrivait au même constat.


Ensuite, on a fait un atelier freinage. pression. Grâce à son profil très légèrement bombé, le pneu permet de mieux répartir l’appui de la gomme sur la chaussée. C'est tout le sens de la technologie Active Braking. Goodyear annonce une amélioration des distances de freinage de 10 % sur sol mouillé et 3 % sur sol sec par rapport au même pneu de précédente génération.


Et l'Eagle F1 freinerait plus court de 2,60 m par rapport à la concurrence, selon des tests indépendants.


Au moment de faire l'atelier freinage sur le mouillé, Goodyear nous a présenté un dispositif technologique qui aide à répéter avec précisions les tests. C'est tout simplement un système de freinage autonome couplé à un GPS.


Dans le coffre, voici le dispositif qui fait appel à de l'air comprimé pour venir activer le système de freinage. Lors des tests, on nous demandait d'accélérer jusqu'à 85 km/h, puis de débrayer au passage des cônes et de laisser agir le freinage autonome.


A bord d'une Golf 7, j'ai pu mesurer l'écart pour la distance de freinage entre l'Eagle F1 de précédente génération (44,4 m) et le dernier (38,75 m).


Toujours plus d'adhérence, des distances de freinage toujours plus courtes : cela est rendu possible par les progrès en matière de chimie, mais aussi par ceux de la simulation informatique. Et si on peut se poser la question de l'intérêt de telles avancées, à une époque où on roule de moins en moins vite et où on va être amené à laisser davantage l'électronique conduire à notre place, c'est justement parce que....les voitures autonomes seront plus lourdes et qu'elles auront besoin de freiner plus court.

Voir l'album photo (visuels fournis par ACE Team)