jeudi 14 novembre 2013

Mazda va-t-il devenir un motoriste ?

Comme vous avez pu le lire dans un post précédent, j'ai fait l'essai récemment de la Mazda 3. Une véritable Mazda 6 en miniature. On retrouve d'ailleurs les mêmes motorisations SKYACTIV, avec le plus haut taux de compression au monde (14:1) pour un bloc essence et le plus bas (également 14:1) pour un diesel. Cette stratégie, qui semble aller à l'encontre de la logique, est d'ailleurs illustrée par un spot TV assez bien tourné qui fait l'analogie avec le saut en hauteur.
Voir la vidéo :

 

Grâce à cette approche, basée sur le rendement énergétique, avec double turbo et injection à rampe commune (injecteurs piézo-électriques multi-trous), Mazda a réintroduit le diesel au Japon. La quasi-totalité des CX-5 se vend en effet dans cette motorisation. Le moteur est considéré comme propre. De plus, le constructeur d'Hiroshima n'a pas eu à investir dans un coûteux système de post traitement des gaz d'échappement, car la production de NOx est régulée en amont.



Sur la Mazda 3, le 2,2 L SKYACTIV-D réduit la consommation à 3,9 L/100 km pour 104 g de CO2. Il est conforme à Euro 6.


En ce qui concerne l'essence, Mazda prétend qu'il fait mieux avec un 2 litres atmo que ses concurrents avec un 1,2 l ou 1,3 l turbo qui ne sont efficaces que dans certaines plages. Son bloc conserve un bon niveau de performances, tout en affichant de bas niveaux de CO2 (119 g). Le moteur intègre le système i-Stop de coupure du moteur.


Par ailleurs, le constructeur a développé le dispositif i-ELOOP (Intelligent Energy Loop), déjà vu sur le Mazda 6 et qui est coupé avec le 2 L 165 ch. Ce système récupère l'énergie au freinage grâce à un condensateur, qui se charge et se décharge très vite, et dont le rôle est d'alimenter temporairement en énergie électrique la clim', la radio et des périphériques lors des freinages.


A  noter que Mazda proposera aussi plus tard un SKYACTIV 1,5 L de 100 ch dont la consommation est de 5 L/100 km.


Ce savoir-faire a été remarqué par les autres constructeurs, en particulier allemands. Il n'est pas impossible que des moteurs "made in Japan" se retrouvent sous le capot de véhicules d'autres marques. Mazda se retrouverait alors dans le rôle d'un motoriste. Ce ne serait pas le premier à le faire. Mais, ce serait un événement dans une optique de réduction des émissions de CO2.


Travailler sur le taux de compression reste l'objectif de la marque japonaise, qui pense pouvoir ainsi atteindre une consommation de 2 litres aux 100 km. Mais, il lui faudra recourir à une légère forme d'hybridation. Ce ne sera d'ailleurs pas du tout sous la forme de la Mazda 3 hybride qui sera présentée au salon de Tokyo. Ce dernier modèle est le fruit d'un partenariat avec Toyota et ne préfigure pas forcément l'avenir. La firme d'Hiroshima voit plus l'hybridation comme une aide au décollage et à l'accélération pour aider le moteur thermique à atteindre un palier à partir duquel le taux de compression assurera une faible consommation.