Selon notre confrère La Tribune, PSA Peugeot Citroën serait en train de négocier les conditions d'une alliance avec General Motors. Les discussions, entrées en phase finale, pourraient déboucher sur un accord qui serait alors annoncé en ouverture du salon de Genève. Une hypothèse qui semble crédible. Tout comme d'autres journalistes, j'avais été surpris de voir Philippe Varin, le PDG de PSA, à bord du vol AF 378 qui nous emmenait à Detroit, le 8 janvier dernier. Il a bien le droit d'aller aux Etats-Unis mais sa présence ne pouvait être motivée que par un rendez-vous important. Le groupe confirme "être en discussion pour des projets de coopérations et d'alliances", en précisant toutefois qu'il n'y a "aucune certitude pour qu'elles aboutissent".
Sur le papier, une telle alliance serait une bouée de sauvetage pour PSA, trop isolé en Europe. General Motors pourrait ouvrir les portes des marchés américains (nord et sud) et asiatiques (Chine et Inde notamment). En échange, le groupe français pourrait aider son partenaire à trouver des synergies pour le marché européen, où il est déficitaire depuis dix ans. Le Financial Times précise que les deux groupes pourraient développer en commun des moteurs, des transmissions et des véhicules.
GM (et en particulier Opel) pourrait bénéficier des moteurs diesel et pourquoi pas des petits moteurs essence de PSA. Inversement, le français pourrait s'appuyer sur l'américain pour l'électrique et l'hydrogène.
Des économies d'échelle sont possibles entre les deux groupes, mais la conclusion d'un tel accord dépend maintenant de la décision de la famille Peugeot. Or, GM pèse deux fois plus lourd que PSA. Et l'alliance va plus loin que les coopérations ponctuelles que le groupe français mène avec BMW (moteurs essence, hybrides), Fiat (utilitaires), Ford (moteurs diesel), Mitsubishi (voitures électriques, 4X4) et Toyota (petites voitures).
Mais, l'alliance entre les deux groupes ne passera pas forcément par des échanges capitalistiques. Dans un passé récent, les fusions n'ont pas marché. Il suffit de voir ce qu'a donné l'aventure Daimler-Chrysler... Pour sa part, GM garde sans doute un souvenir cuisant de ses fiançailles avec Fiat. Mais, le groupe américain, qui s'est bien rétabli, avait tenté de se rapprocher de Renault-Nissan. Il a peut être trouvé le bon partenaire avec PSA, à qui on a déjà prêté des projets d'alliance avec Fiat-Chrysler et Mitsubishi. Au-delà du partenariat stratégique qui se joue pour le constructeur français, et qui est sans doute le seul moyen de le rendre viable à long terme, c'est un meccano industriel qui se met en place. Je dirais même une tectonique des plaques avec des mastodontes tels que GM (avec PSA), Toyota, le groupe Volkswagen, le trio Renault-Nissan-Daimler et le reste du monde.