jeudi 8 septembre 2011

Peugeot marie avec succès le diesel avec l'électrique

Ce n'était pas gagné d'avance. Quand Peugeot a annoncé son intention de lancer l'hybride diesel, bon nombre d'observateurs - et parmi eux les journalistes - ont reproché à la marque son manque d'imagination et ont raillé cette solution technique plus chère que les autres. Par ailleurs, l'essai des premiers concepts (Peugeot 307 et Citroën C4 hybride HDI) en 2006 n'avait pas fait une très bonne impression, en raison des à coups et du bruit que faisait le moteur diesel au redémarrage. Autant dire que la 3008 hybride était attendue au tournant... Dès les premiers km, on est dans un tout autre monde. La recette est pourtant plus ou moins la même, mais les progrès réalisés au niveau du Stop & Start (e-HDI pour les intimes) et le soin porté à la filtration des bruits et vibrations font qu'on ne sent absolument rien. Le HDI redémarre en sourdine. Mais, le plus impressionnant est le temps que l'on peut passer avec le moteur coupé lors d'un trajet : pendant les deux tiers du temps en ville et un tiers sur route. Tout a été fait pour que le lever de pied et les descentes contribuent à recharger les batteries et donner la possibilité au 3008 de rouler en mode ZEV (Zero Emission Vehicle) pendant quelques km et en électrique.


Mais, avant de détailler mes impressions, revenons sur la génèse de ce projet. Les travaux sur l'hybride datent des années 90 chez PSA. J'avais déjà eu d'ailleurs l'occasion d'essayer à l'époque la Citroën Xsara Dynactive. Le groupe est arrivé à la conclusion que la bonne solution était de se lancer dans l'hybride parallèle, mais en mettant le moteur électrique à l'arrière (et non à l'avant comme sur les concepts d'il y a 5 ans). L'intérêt est que l'on peut bénéficier ainsi des 4 roues motrices dans certains cas et des performances de haut niveau (200 ch en cumulant les 163 ch du 2L HDI et les 37 ch du moteur électrique), tout en réduisant la consommation (3,8 L/100 km) et les rejets de CO2 (104 g pour la version de lancement, 99 pour la version optimisée). Peugeot a par ailleurs choisi de marier l'ensemble avec une boîte pilotée (BMP 6 vitesses) et des batteries nickel métal hydrure d'origine Sanyo.

Voici une animation pour se familiariser avec les entrailles de la 3008 Hybrid4 :



Ainsi donc, la Peugeot hybride diesel propose 4 modes de roulage : auto (elle gère elle même les paramètres en fonction de la conduite et de l'état de charge de la batterie), ZEV (pour rouler à l'électrique), 4WD (pour rouler par exemple en dehors des sentiers battus) et Sport (pour bénéficier d'un boost à l'accélération). Au cours de notre essai, dans la région de Dinard, nous avons pu tester toutes ces situations. Il faut ajouter par ailleurs qu'une jauge "éco" permet d'étalonner sa conduite, de façon à consommer le moins possible. Une autre jauge charge au tableau de bord permet aussi de recharger les batteries, en restant très léger sur le filet de gaz.


L'expérience montre - et cela s'est confirmé pour mon équipier et moi - que les conducteurs font le maximum pour pouvoir rouler en mode ZEV et sans un bruit. Et l'impact sur la conso est assez flagrant. On atteint facilement 4 L/100 km, voire beaucoup moins.

Voir le diaporama :
La prochaine étape ? L'hybride rechargeable bien sûr. PSA y travaille pour l'horizon 2014 avec cette fois des batteries lithium-ion d'une autonomie de 20 km.