mardi 18 juin 2019

La France se dote d’un centre de tests pour véhicules autonomes

J’étais hier sur le circuit de Monthléry, au sud de Paris. Davantage réputé pour son anneau de vitesse, construit en 1924, le site accueille également les équipes de l’UTAC-CERAM en charge de l’homologation et d’essais divers (ADAS, compatibilité électro-magnétique) pour les industriels de l’automobile. L’autodrome héberge aussi un tout nouveau centre de tests pour voiture connectées et autonomes. Il a pour nom Teqmo et se veut l’équivalent de MCity aux Etats-Unis et de K-City en Corée du sud. C’est un outil dont la France avait besoin pour aider ses industriels à rester compétitifs par rapport à la concurrence mondiale.



Le centre a nécessité un investissement de 20 millions d’euros. Il a bénéficié du soutien de la PFA (avec des engagements de la part de PSA, Renault et Valeo) et de la région Ile-de-France.


Concrètement, la volonté est de recréer les différents cas de figure que ces véhicules vont rencontrer. Il y a donc un circuit routier de 6,5 km, un circuit autoroutier de 2,2 km et même une zone urbaine (Teqmoville), avec des ronds-points, des pistes cyclables, des voies de bus et même un passage à niveau. Deux aires planes permettent de compléter le dispositif pour des essais du type freinage automatique face à des mannequins simulant des piétons ou des cyclistes.


Pour avoir discuté avec un expert du véhicule autonome chez un constructeur français, les industriels n’ont pas attendu l’inauguration pour débuter les tests. Le site permet de faire des essais qu’il n’est pas possible de reproduire sur route ouverte, comme par exemple un obstacle qui traîne au milieu de la chaussée, ou un piéton allongé en bord de route.


Et cela a même commencé plus tôt encore pour les tests liés à la voiture connectée. Un relais de 5G a été implanté au beau milieu du Teqmo. Il fait une bonne trentaine de mètres de haut et a été habillé aux couleurs de l’UTAC Ceram. Précisons que Bouygues et Orange sont tous les deux partenaires. Les industriels qui travaillent sur les projets 5GCar et Concordia utilisent déjà l’infrastructure.


Développé en un an et demi, après l’idée initiale, ce site de l’UTAC-CERAM est utilisé à la fois par des industriels français et étrangers. Il peut servir à développer des voitures autonomes, mais aussi des navettes, des bus et des poids-lourds.



Dans leurs (longs) discours introductifs, les officiels ont souligné que la France était en retard par rapport à Waymo et à la Chine, mais qu’en joignant leurs efforts, les industriels nationaux (et les start-up) pouvaient rester dans la course. Il va falloir le prouver, maintenant que cet outil existe.